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L'atelier d'écriture clandestin
26 février 2007

Une amie d'enfance

Elle s’est étirée et elle a baillé en poussant un long gémissement exaspéré. Avec un affreux mal de tête, elle est parvenue à ouvrir un œil. Sa meilleure amie Gabrielle était toujours étendue à côté d’elle, sur le lit, ses vêtements jetés en désordre sur le sol et son sein droit nu exposé nonchalamment au regard des étrangers. Un frisson de dégoût et de remords l’a parcourue. Pourquoi sont-elles allées voir ce stupide film sur les lesbiennes hier ?

Elle ne s’est souvenue de pas grand-chose de cette soirée, sauf la bouteille de vodka et le monologue emporté de Gabrielle qui n’arrêtait pas de répéter que tous les mecs sont des salauds finis. Puis soudain, elle s’est trouvée enveloppée dans ses cheveux blonds et soyeux qui sentaient si bon... Elle a essayé de résister. Mais Gabrielle était son amie d’enfance et elle s’est montrée très persuasive et sans relâche. Elle lui souriait et la tenait par les épaules, et lui suggérait d’une voix douce qu’il n’y avait rien de mal, qu’elles se connaissaient si bien et depuis si longtemps qu’il était maintenant temps de passer à un autre stade d’intimité, de franchir la dernière barrière qui les séparait et de s’unir dans la recherche de la volupté qu’aucun homme ne saurait jamais leur donner. Elle lui a raconté qu’elle avait déjà essayé plusieurs fois et que rien ne pouvait égaler la douceur d’une femme.

Elle a tenté de protester, mais la main baladeuse de Gabrielle s’est attardée sur sa cuisse et lui a fait progressivement perdre tous ses esprits. Et elle s’est retrouvée haletante et suffocante dans la chaleur de la nuit, alors que ce matin, tout n’était que gêne et douleur au crâne. Une confusion absolue l’a accablée, un dégoût de soi, une envie de vomir, de cracher, de déchirer avec les ongles le visage de son amie qui était tranquillement en train de sommeiller, un sourire heureux et satisfait au coin des lèvres. Elle avait l’air comblée, elle.

Pendant qu’elle se morfondait dans ses pensées morbides, Gabrielle a bougé. Elle a ouvert un œil. Et elle a prononcé d’une voix pleine de mépris :

- Espèce de p’tite salope de gouine ! Non mais t’as même pas honte de m’avoir sautée d’ssus comme ça ! J’ai jamais vu une affamée pareille ! Putain t’es mon amie d’enfance, c’est trop dégueulasse, quand j’vais le raconter à mon mec, il va halluciner !!

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Commentaires
K
J'omettai de dire que ce texte ne fut écrit qu'en une petite heure, ce qui représente un bel exploit au vu de la qualité finale...<br /> <br /> Deuxmots pour dancca, donc: clap! clap!<br /> <br /> :)
K
>Daedalus<br /> Pour avoir les deux versions sous les yeux, il n’y a qu’une lettre de différence entre les deux textes.<br /> Alors, comment ça se passe avec ton nouveau psy ? ;p<br /> <br /> A part ça, que dire sur le texte en tant que tel ?<br /> Qu’on sent le vécu ?<br /> Non, je plaisaaaante ! ;)<br /> <br /> Il est en effet de ces textes où aucun mot n’est inutile ou superflu. Une marque de fabrique chez cette petite paresseuse de dancca, en fait :)<br /> <br /> Histoire de ne pas être complètement consensuel et de passer un peu plus dans le camp des langues de putes, je dirai quand même que j’aurais peut-être été un peu plus rigoureux sur la concordance des temps. Mais je sais à quel point, c’est un domaine délicat pour toi. Une autre marque de fabrique de dancca :p<br /> <br /> Mais sinon, rien à jeter, rien à redire. Une idée, un bon texte. Court et clair. Et en prime, plutôt drôle. Du tout bon.
L
Les deux autres critiques résument parfaitement ce que j'aurais dit.<br /> C'est concis et précis. Efficace et accrocheur! <br /> J'aime beaucoup, la chute est sympa même si j'trouve qu'elle arrive vite, mais en même temps la faire trainer aurait gâché l'histoire... Bref! LE texte que j'ai préféré pour le moment!
S
encore une tentative. mes commentaires ne sont jamais postés et quand ils le sont, c'est par deux fois. grr<br /> <br /> voilà, le genre de texte que je n'arriverais jamais à ponde; un texte simple (faussement simple), une contexte, une invite sexuelle (faussement évidente) et une finale en coup de poing (vrai coup de poing). un départ, un contexte, des personnages, une intrigue, une finale et tout ça en un court texte. chapeau bas, quand même.<br /> <br /> c'est pas mal du tout, pas trop mon style mais j'aime bien et j'apprécie le fait que tu arrives à être bref/brève?. j'imagine bien la scène mais étant de la mouvance de la logorrhée, j'aurais voulu en savoir plus. j'aurais rallonge la sauce, me serais attarder sur les personnages avec le danger de tout diluer... évidemment.<br /> <br /> mais comme dit David, on prône plutôt les textes courts et moi, je suis incapable d'en écrire donc je reste un peu sur ma faim.<br /> <br /> super tout de même. au mois prochain, j'espère, lol
D
Puisque je t'ai déjà parlé de ton texte que tu n'as pas beaucoup modifié (il me semble quand même plus court maintenant, sous forme de billet de blog, que j'arrive à lire d'un coup sans avoir à scroller), donc je n'ai pas beaucoup de choses à dire sinon qu'il me plaît autant. J'ai un peu honte puisque parmi nous tous ton texte est le plus court, même si je sais qu'on n'est pas obligé (moi non plus je n'ai pas fait court, je me suis laissé emporter, et d'ailleurs ce n'est pas pour dire qu'on ne devrait poster que des textes courts, même si les textes courts ne sont pas de refus, tout comme les textes longs, quoique, ceci étant dit, on en ait déjà fait le point sur les modalités du blog, que je ne vais quand même pas ressasser ici, ce n'est pas le lieu ni le moment, et je ne vise personne, hein, avec mon commentaire sur les textes courts, je ne vais pas m'éterniser, je n'en parle plus, des textes longs de 50.000 mots ou courts de 2 mots, peu importe, c'est tout un à mes yeux, tous les textes se valent, enfin, pas tous les textes, mais on voit un peu ce que je veux dire). Bref, une écriture claire, limpide, tu vas droit au but, juste ce qu'il faut pour faire progresser l'histoire, je ferma ma gueule, je suis un connard, enfin, j'ai comme impression que tu l'as retravaillé un peu, ton texte, j'aurais aimé avoir sous les yeux l'autre version, celle que j'avais imprimée, que j'ai toujours évidemment, que je vais retrouver pour voir, mais je crois avoir tout dit la dernière fois alors je m'en tiendrai à ces quelques remarques.
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