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L'atelier d'écriture clandestin
28 mars 2007

Une seule défaite

34 victoires, une défaite.

Oui, je m’enorgueillis de pareil score : loin de démontrer l’excellence de mes compositions, il prouve que quiconque portant la plume comme un fleuret se dit écrivain. Ah ! Certes, certes, ils sont nombreux ces écrivailleurs duellistes de pacotille que j’ai passé au fil de mon verbe, ces plumitifs de dentelle qui n’eurent jamais le bout du doigt tâché d’encre.

Ainsi, Monsieur se croit poète ? Fi ! Comme tout un chacun ! A croire qu’il suffise d’aligner quelques figures de style en quarte, de parer d’une métaphore et la chose serait entendue ? Hé bien non, ces sots bretteurs ayant eu l’heur de me croiser ont désormais une belle estafilade à leurs rimailleries, croyez-moi !

Tel autre n’a pas la plus petite idée des règles élémentaires de rhétorique, de grammaire et surtout, surtout, d’orthographe… Diable ! Regardez-le exécuter de complexes passes d’art qu’il juge certainement ingénieuses alors qu’il n’a même pas pris le temps et la peine de maîtriser les bases. Tant de maladresses en si peu de mouvements et il voudrait qu’on l’applaudisse ? Ma foi, je l’ai rossé, voilà tout…

Et untel ? Apprenez qu’il écrit, pour sa plus grande fierté, des articles. Des articles, la belle affaire ! Il assemble tant de bottes pompeuses et de phrases précieuses que le bâillement ne manque de me saisir à chaque lecture. Lui aussi eut droit à une belle rouste…

Quant à celui-ci, il diffuse ses écrits à tout va sur la toile. Cela tombe bien : il est le seul à y trouver de la valeur. Mais si le fond n’était pas sans intérêt, peut-être aurais-je quelque indulgence envers la forme : pourquoi autrement ponctuer des plus laides couleurs de l’arc-en-ciel ses écrits si ce n’est pour tenter d’en masquer la médiocrité ? La suite n’est que lolation et mendicité de commentaires… Je vous le dis tout net : le fer et l’hémistiche tirés, ils ne feront pas même une touche, devrions-nous multiplier les envois…

34 victoires, une défaite. Les Muses furent mes témoins, Monsieur.

Oui, une défaite. Une seule défaite. Laquelle ? Cela, Monsieur, cher lecteur, mon ami, cela non, je ne peux. Laissez le gentilhomme que je suis garder sa noblesse : il est des secrets qui ne se révèlent pas, des défauts dans sa cuirasse de prose que l’on ne doit pas exposer.

Mais revenez au crépuscule de mon œuvre, dans cette injuste et dégradante vieillesse, peut-être alors vous le conterai-je…

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Commentaires
S
bonjour<br /> <br /> tres franchement je suis tombé sous le charme d vos ecris ..ce que vous developpez c'est plus que des conseils <br /> <br /> permettez moi sans pudeur de vous embrasser tres tendrement<br /> desormais je reste fidele pour vous lire tant que vous ecrivez lol
D
J'avoue qu'au moment où je l'ai lu, ton texte, pour la première fois (chez toi), et d'autant plus qu'on me posait la question à brûle-pourpoint, moi qui n'ai aucun don pour la repartie (oui, je sais que ce n'est pas la même chose, mais c'est un peu la même chose, finalement), j'ai eu en tout cas beacoup de mal à mettre le doigt dessus pour dire d'où venait le bémol que je ressentais, quand bien même, le besoin d'exprimer vis-à-vis de ton texte. C'est facile de dire après la lecture d'un texte qu'il y a quelque chose, quelque part, qui cloche, ou qui ne tourne pas rond, mais de là à dire ce que c'est, au juste, j'ai vraiment un mal fou.<br /> <br /> Bref, je suis arrivé à deux choses : il y a comme un manque de détais dans le récit. Je dis ça comme ça : on aimerait en savoir plus, sur ces types que le narrateur a "rossé". C'était peut-être ton intention, finalement, mais les gens décrits par le narrateur demeurent des archétypes : le poète wannabe, le nul en orthographe, le greg bou... heu... le prétentieux, etc. Oui, je sais qu'en s'en prenant à des archétypes, on en arrive à une sorte d'allégorie, de fable, tout ce qu'on veut, qui convient parfaitement au texte court de l'atelier. Mais ! je me demande ce que ça aurait donné, un texte où au lieu de passer en revue ces différents archétypes, il était question de parler d'en seul ("le prétentieux," par exemple), pour qu'on ait une description plus détaillée d'une seule personne qu'on pourrait, avec le narrateur, haïr et tourner en dérision.<br /> <br /> Un dernier truc, par rapport à l'avant dernier paragraphe :<br /> <br /> "Oui, une défaite. Une seule défaite. Laquelle ? Cela, Monsieur, cher lecteur, mon ami, cela non, je ne peux. Laissez le gentilhomme que je suis garder sa noblesse : il est des secrets qui ne se révèlent pas, des défauts dans sa cuirasse de prose que l’on ne doit pas exposer."<br /> <br /> Je suis peut-être con, j'ai peut-être rien compris du texte, mais ce paragraph me laisse perplexe. J'ai la nette impression d'être passé à côté de quelque chose. Quelle est cette "seule" défaite ? Est-on censé la deviner, même un peu ? Pourquoi la garder pour soi ? Et quel lien avec "sa noblesse" ? Quelque chose me dit que c'est très important, c'est comme un cheveu sur la soupe, comme une dernière mouche qu'on n'a pas pu enculer, etc., mais si je suis d'accord que pour le texte il faut qu'il y a cette seule défaite, je ne suis pas sûr que tu (en tant qu'auteur) sois allé jusqu'au bout de ton idée.<br /> <br /> Ta réponse, d'ailleurs --<br /> <br /> "La fin n'est pas, pour moi, une queue-de-poisson: il faut néanmoins réfléchir un peu et se questionner soi-même (mais de toute façon le texte peut être pris comme une telle invitation dans son ensemble), en tant qu'auteur, sur ses propres faiblesses, ses propres défaites. A chaque auteur d'y placer sa propre histoire..."<br /> <br /> -- ne m'aide en rien à y voir plus clair. Elle n'éclaire pas ce que je crois être le mystère fondamental du texte.
K
Bien sûr qu'on peut critiquer et ne pas aimer! Et puis je savais qu'avec un tel texte, j'allais forcément attirer tout sauf des critiques dithyrambiques!<br /> <br /> L'idée de ce texte était simplement d'imaginer que les écrivains étaient des sortes de duellistes et ainsi me permettre de créer des expressions mêlant duel et écriture.<br /> <br /> Quant au style et au narrateur, il faut apprécier "Cyrano de Bergerac" pour avoir une chance d'accrocher, je pense.<br /> <br /> De là, il suffisait d'imaginer ce qui pourrait valoir la peine de se battre pour un tel homme: en gros, les skyblogs et les égo surdimensionnés d'auteur de piètre qualité ^^<br /> <br /> Le narrateur lui-même peut être pris comme un héros ou comme un pédant, au choix du lecteur...<br /> <br /> La fin n'est pas, pour moi, une queue-de-poisson: il faut néanmoins réfléchir un peu et se questionner soi-même (mais de toute façon le texte peut être pris comme une telle invitation dans son ensemble), en tant qu'auteur, sur ses propres faiblesses, ses propres défaites. A chaque auteur d'y placer sa propre histoire...
S
si ça continue, Lesendar, ça va jaser sur nous deux, lol<br /> <br /> chais pas où tu habites mais..., mdr !<br /> <br /> sinon, j'ai essayé d'être constructif, c'est le but du site sinon, je n'en vois pas l'intérêt. mais j'ai essayé. le style et la maîtrise langagière est au rendez-vous mais malgré ce qu'en pense aloaluil [ je préfère son 2e texte qui est bien plus vivant et qui "me parle" plus. il est vrai qu'il se plaçait dans une autre catégorie. ] parfois, le style ne fait pas tout.
L
Bonjour,<br /> Bon et bien je viens te soutenir aussi l'ami...<br /> Ce texte m'a laissé un peu "dubitatif", je n'ai pas réussi non plus à accrocher au narrateur...<br /> "L'histoire" ne m'a pas accroché non plus... bref, j'ai préféré tes autres textes :)<br /> <br /> Par contre ,désolé de ne pas réussir à mieux critiquer, mais Spock l'a mieux fait que moi^^
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