Une bataille,une guerre,une question de survie.
Aujourd'hui j'ai pas la fibre poétique (enfin pas pour l'instant) mais j'ai la fibre analytique! Petite mise en place du décor:l'auteur écrit, l'éditeur édite et le lecteur lit. Ou comment déposséder un auteur de son oeuvre ou encore comment la littérature finit-elle par devenir la propriété du lecteur.
Certains auteurs se battent pour garder l'entière jouissance de leur oeuvre. Je prends l'exemple de Julio Cortazar et de son conte Continuidad de los parques. Dans ce court texte (à lire vraiment pour ceux qui comprennent l'espagnol sur http://www.literatura.org/Cortazar/Continuidad.html ) il fait assassiner le lecteur, assis paisiblement dans son fauteuil, par l'amant de sa femme. Facile de trouver ce qui symbolise quoi : le lecteur reste le lecteur, l'amant représente l'écrivain et la femme la littérature.
Autre exemple plus parlant, celui de Umberto Eco dans Le nom de la rose qui fait subir au lecteur pendant les premières pages (au moins les 100 premières) un genre d'épreuve. Il façonne le lecteur qu'il veut, celui qui correspond à son idéal, pour que son oeuvre ne tombe pas dans les mains de n'importe qui. Il l'oblige à penser comme lui, à être une sorte de miroir, afin de comprendre l'essence même du sens de sa littérature.
Mais il y a pire! L'industrie du livre!! Ca aussi c'est devenu un marché plus que croustillant! Et là c'est réellement la guerre! Quelqu'un sait combien touche un auteur sur un seul de ses livres vendu? Ben ça fait vraiment peur!! Quand on sait qu'un éditeur peut refuser une bafouille parce qu'il manque de ceci ou de cela ou qu'il ne répond pas aux clichés attendus par les avides lecteurs, ceux qui font des pépettes aux éditeurs...et bien évidemment il demande à celui qui cherche à se faire publier de réécrire... Mais le souci c'est que c'est dur de réécrire... Exercice ô combien difficile quand on a voulu donner une essence à son "oeuvre"..
Et pour enfin répondre au thème proposé ce mois-ci, l'écriture est sans cesse un sport de combat dans le sens où l'auteur doit être capable de garder une emprise sur son oeuvre et ne pas laisser l'essence de la littérature s'envoler.