Son esprit : un quartier de banlieue au
Son esprit : un quartier de banlieue au crépuscule
avant le premier grésillement des lampadaires
et le dernier lueur du soleil
qui fait respirer les blanches parois des pavillons,
pas tout à fait couleur des tigres chauffés à blanc.
Son ombre : une tache de violet foncé
-- il vient de lire Whitman --
et un miroitement de laiton qui s'éteint
dans l'embrasure d'une porte obscure
subsiste dans son esprit :
un triste reflet du soi
s'apercevant de son soi en tant que soi.
C'est pourquoi, sans doute,
il n'y a personne à l'intérieur de ses poèmes
pas même l'idée d'une personne, seulement :
tombes de marbre, étoiles fines, pièces sombres
remplies de meubles en bois
où les noms d'ancêtres, de clans
-- saxon, arabe, espagnol, goth --
reposent poussiérieux sur des chaises vides
à jamais dépourvus de voix.